Méditation de l'arbre 

La dernière feuille
accrochée au noisetier
appartient au vent

Le lâcher-prise, c'est laisser aller tout ce qui est devenu superflu et encombrant, voire néfaste : les objets en trop, les relations toxiques mais aussi certains de nos comportements. C'est se débarrasser de certaines habitudes ou même de nos vieilles convictions, celles qui n'adhèrent plus à notre être en devenir... Toutes ces choses qui ne nous appartiennent plus, laissons-les aller. Cela nous rendra libres et plus légers, plus ouverts à d'autres possibles, tout comme la branche vide qui se remplira bientôt de nouveaux bourgeons, de nouveaux espoirs. Mais tout cela dépend-il de notre volonté ? Faut-il vouloir lâcher-prise ? Volonté et lâcher-prise sont en contradiction. L’arbre décide-t-il de laisser aller ses feuilles ? Simplement il n’offre pas de résistance au cours des choses et reste dans le ici et maintenant. Il s’abandonne par nature aux effets des saisons et de l’impermanence. L’intervention de notre volonté empêche le lâcher-prise, le laisser-aller, cela dépend de notre mental et de notre difficulté à nous abandonner, à renoncer au contrôle des évènements… laissons aller le mental, entrons plutôt dans le non-mental et dans notre paix intérieure. Laissons que le vent nous déleste de ces poids inutiles. Le vent représente l'esprit, le souffle vital ainsi que l'éphémère, lié au passage du temps à la fois inéluctable et incontrôlable. C'est aussi l’énergie, celle-ci impliquant donc le mouvement. Pourtant rien ne se perd, tout se transforme et la feuille morte retourne à la terre pour devenir humus, puis se transmuter en nourriture, source de croissance.

les pieds ancrés à la Terre

En même temps, l'ancrage c'est se relier à la Terre et à son champs d'énergie, ce qui permet de nous rééquilibrer et d'harmoniser nos fréquences avec celle de la Terre Mère, de créer un lien avec nos ressources intérieures, tout en prenant contact avec notre corps, avec la matière, avec la réalité. Comme font les arbres, c'est s'enraciner à l’énergie primordiale du monde souterrain. L'énergie de la Terre agit profondément sur le corps physique. Se connecter au chakra souterrain, appelé Chakra étoile de la Terre, signifie se connecter avec l'énergie vitale de notre Planète qui a la capacité de recevoir toutes les énergies négatives que nous avons accumulées.

j’embrasse le noyer-maître

Embrasser un arbre-maître en le saluant au préalable, ou bien simplement poser nos mains sur son tronc, c'est entrer en connexion avec sa force, avec sa stabilité et avec ses vibrations. Les arbres-maîtres à l'aspect majestueux veillent avec bienfaisance sur les lieux qui les entourent. On peut les rencontrer au cœur d'un parc ou d'une forêt, parfois ce sont des présences solitaires et imposantes au croisement des chemins ou au beau milieu d'un champs. Les arbres sont en communication avec le monde autour d'eux. Ils possèdent des capteurs d'ondes sonores ainsi que des photorécepteurs pour percevoir la lumière. Ils détiennent aussi la capacité de transmettre des messages aux arbres limitrophes, à travers les racines ou des molécules volatiles (parfum). En fait tout arbre est un maître de vie. Comme chacun sait, sans forêt il n’y aurait pas eu la vie sur Terre telle que nous la connaissons.

L'arbre dans sa verticalité est le symbole de la connexion entre la Terre et le Ciel, la matière et l'esprit. Dans la Nature tout est relié. L’énergie de l'arbre a un pouvoir de transformation sur nous, sur nos émotions et nos états d’âme. La lenteur avec laquelle elle se déploie, de façon presque imperceptible, nous guide vers le calme intérieur durant la méditation et nous permet de nous concentrer sur le Chakra Ajna (3ième oeil) afin d'entrer dans le non-mental.

Telle une feuille prête à s'envoler, chacun de nous est soumis à la loi de l'impermanence qui se traduit en un changement continu, mais nous faisons également partie de l'immuable à travers la cyclicité de la nature, des saisons et la cyclicité cosmique.

Dans l'univers tout est mouvement. Nous-même, et tout ce qui nous entoure, faisons partie de cette magnifique danse, jusqu'au plus infime de nos atomes.

Nadine Léon, janvier 2022.

La dernière feuille
accrochée au noisetier
appartient au vent
les pieds ancrés à la Terre
j’embrasse le noyer-maître

Ce poème bref qui a servi d'illustration à la Méditation de l'arbre est extrait du recueil Le bosquet sacré, Éditions du tanka francophone
On le trouve ici : 
https://www.revue-tanka-francophone.com/editions/catalogue_editions_tanka.html#Nadine_Leon