LE POÈTE FORESTIER
LE POÈTE FORESTIER
à Christian Bobin
Lui, il prend ses poésies des bras des nuages
ou bien il les perçoit, à l'orée des forêts,
entre une feuille qui frémit
et le chant d'un oiseau sauvage.
Puis il les écrit avec l'encre de la rosée
sur la page de ses sensations,
dans la marge de l'horizon.
Ce sont des instantanés qui vibrent
comme des cordes de violon.
Il les traduit quelques fois en d'autres langages,
comme le langage du vent, par exemple,
celui des gouttes de pluie, ou celui plus subtil
des fourmis porteuses de germination,
mais le message reste le même,
à signifier que tout est divinement lumineux,
que chaque chose abrite une part de mystère,
et cache en soi la force de la fragilité.
Lorsqu'il se promène au gré de ses pensées
les arbres se penchent parfois à son passage
pour écouter les chuchotements de son âme,
pour en tirer de l'inspiration
ou bien prendre en considération
toutes ses divagations.
L'indéniable lien qui le relie aux arbres.
L'incroyable puissance d'une mémoire
de bois.
Les arbres eux aussi sont des poètes
qui reçoivent tous les mots de l'air,
du temps, de l'eau et du soleil
et tous les mots de la Terre
pour les retransmettre en branches,
en feuilles et en magnificence.
Nadine Léon
Au nom du Cœur, du Ciel et de la Terre (2016)
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