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La poesia
ci interpella
mette delle ali
alle parole
Riduce in polvere
di stelle
i muri delle nostre
convinzioni

La poesia
invade lo spazio
e con la sua matita
fugace si ingegna
a ridefinire
la curva del tempo.


Calligrafia
piena di luce
sul quaderno nero
dell'universo.

Nadine Léon
  

Mots dans le vent - Tanka-prose

18 Mar. 2021
Mots dans le vent - Tanka-prose

Mots dans le vent

Tanka-prose

 

Quand on me demande comment je vais ou comment vont les choses avec mon fils, j’ai souvent du mal à répondre. Je donne sans doute l’impression de fuir. Ce n’est pas tout à fait ça, c’est que je ne connais aucun mot pour répondre véritablement, aucun nom pour dire. Ce que je vis avec mon fils se trouve au-delà des mots, dans l’inexprimable. C’est aussi beau qu’accablant et j’ai l’impression qu’exprimer les émotions que j’éprouve pourrait engloutir celui qui les reçoit.

 

Après tout ce temps

penchée sur ta maladie

chasser la fatigue

dans le ruisseau qui déborde

l'arbre nu lave son ombre

 

Certaines choses ne peuvent se traduire qu’à travers le silence. Il me semble qu’elles appartiennent à des lieux d’avant que naisse le langage. Elles se nichent entre les mots. Et c’est peut-être mieux ainsi. Vous savez lire entre les mots, vous ? C’est un peu comme écouter le vent entre les branches. Chaque arbre a son chant. Quelques fois le vent se manifeste sous la forme d’une brise, d’autres fois il devient tempête … néanmoins le vent parle toujours de choses venues d’ailleurs, mais chacun de nous n’héberge-t-il pas, au secret de soi, des fragments d’ailleurs ?

 

Ce que je vis avec mon fils a quelque chose de ... pas tout à fait humain, dans le sens de pas complètement naturel, tout en restant dans le sacré. Pour moi tout est sacré, la vie, la mort, l’amour. Et même la maladie a sa raison d’être. Tout est information, sur soi et sur l’univers.

Ce que je vis avec mon fils, ce que je ressens est parfois d’une douleur effarante, mais c’est cette douleur-là qui m’a ouverte à l’amour et à la beauté du monde. Qui m’a jetée dans l’infini mystère ...


 

Par-dessus les champs

les cris des corbeaux m’inspirent

de l’irréquiétude

iront-ils noircir le ciel

ces mots que je ne sais dire


 

Mon ombre s'allonge

sous les pruniers en boutons

Sois sage, ô ma Douleur

les fleurs vont se refermer

au premier déclin du jour

 

NadineLéon – Tanka-prose


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